La
pelote basque est un sport issu d'une évolution du
Jeu de paume dans le sud-ouest de la
France, en particulier au
Pays basque et dans le sud de la
Gascogne. De la
main nue à la
cesta punta, en passant par la
pala et le
chistera, cette discipline sportive comprend nombre de spécialités différentes.
Le terrain
La pelote basque est un sport se pratiquant sur des aires de jeu appelées
cancha, qui sont composées d'une surface jouable au sol délimitée par des lignes blanches (surface variant selon la catégorie de pelote pratiquée pouvant aller jusqu'à 80 m de long), et d'au moins un mur de face de taille variable; ce mur, communément appelé
fronton, est placé à l'extrémité du terrain.
Fronton avec mur à gauche
Le
fronton avec mur à gauche est un fronton couvert ou non qui abrite sa
cancha (36 m de long) où l’on joue à la pala ou à la main nue. En fronton couvert, le jeu utilise 3 murs : devant (10,5 m de largeur x 9,25 m en hauteur), derrière (9,5 m en largeur x 8,0 m en hauteur) et le mur à gauche (9,25m de largeur et de hauteur) qui est divisé en 10
cuadros (numéroté de 1 à 10, à 3,5 m d’intervalle). Sur la droite du court, se trouve un filet de 3,5 m de haut pour protéger le public, assis dans les tribunes, des balles très rapides.
Le Jai Alai
C'est un
fronton couvert avec mur à gauche plus profond, dont la longueur de la
cancha est de 54 mètres . Le mot "jaï alaï" signifie en basque "jeu allègre".
Le trinquet
C'est une surface de jeu possédant quatre murs (un mur à droite, le frontis de face, un mur à gauche et un mur de fond). Les murs s'élèvent à 10 mètres, le mur de gauche et le mur de fond étant couvert en partie par un tambour, essentiellement un zone d'attaque mais utilisé comme défensif pour effectuer un replacement après avoir subit une attaque. Le frontis possède un trou en bas à droite appelé
xilo et sur l'arrête frontis/mur de droite, un chanfrein appelé
pan coupé.
La place libre
Surface de jeu profonde avec juste un mur en façade. Une particularité néanmoins, la forme en goulot à l'approche du mur qui restreint le terrain sur les côtés.
L'équipement
- Casque pour les instruments joués avec une pelote de cuir.
- Des lunettes sont obligatoires pour protéger les yeux dans toutes les spécialités jouées.
- Un pantalon blanc associé a des chaussures de teinte blanche ainsi que le polo du club.
Les pelotes
On appelle
pelote la balle utilisée en pelote basque. Il en existe de différentes tailles, poids et compositions.
La balle utilisée pour les chisteras est composée d'un noyau de gomme recouverte d'une pelote de fil de laine, elle-même recouverte de deux peaux de cuir affiné (à l'origine, de la peau de chien).
Les instruments de "frappe"
Les chisteras
Les chisteras sont des corbeilles en osier permettant d'attraper la pelote et de la renvoyer. Il existe différents types de chisteras qui se différencient généralement par la taille ou la profondeur :
- Le joko garbi ou yoko garbi : petit chistera au panier peu profond, se joue en fronton mur à gauche ou en place libre. Il faut préciser qu'une des règles de base est de ne pouvoir prendre ni relancer la pelote en avant du joueur, de plus le joueur n'a pas le droit de marcher avec la pelote dans le panier. La pelote ne doit pas rouler dans le chistera. La traduction du nom basque de cette spécialité (joko garbi) est "jeu propre/pur".
- Le grand chistera : chistera à grand panier, se joue en place libre ou en jai alai (fronton mur à gauche profond), le joueur peut faire quelques pas avant de relancer.
- La Remonte : chistera typique espagnole à panier peu profond (comme la yoko) mais plus longue.
C'est à Gantchiki Harotcha, adolescent de Saint-Pée-sur-Nivelle, qu'est attribuée, vers 1857-1858, l'idée de fixer au poignet de petits paniers ovales en lattes de châtaignier, qui devaient donner naissance au chistera.
Les palas
Les
palas sont des
raquettes en bois permettant de frapper la pelote. Il en existe également plusieurs types, différentiables par la taille et le poids :
- La "pala" : Raquette en bois peu épaisse de poids compris entre 410 et 500 g, se joue avec une balle en gomme (noire en extérieur et blanche en intérieur), cette discipline se pratique en fronton mur à gauche, place libre ou trinquet.
- La paleta : raquette plus épaisse et moins large que la paleta, pèse entre 510 et 600 g, se joue avec de petite balle de cuir et se joue en place libre ou en mur à gauche.
- La corta : La plus épaisse des raquettes mais aussi la plus lourde, allant parfois jusqu'à 900 g, se joue avec des grosses pelotes.
Autres instruments
- Le xare : Arceau de bois courbé à son bout avec du fil tressé en forme de toile d'araignée en son centre, les règles sont les mêmes qu'en joko garbi. Le xare se joue dans un trinquet argentin, c’est-à-dire sans galerie au fond.
Les protections
Les pelotes pouvant atteindre des vitesses très élevées (300 km/h en cesta punta), les joueurs sont munis de casques afin de protéger la tête de tout impact avec la pelote.
Les spécialités
A chaque instrument correspond une spécialité de la pelote basque, qui porte généralement le nom de l'instrument utilisé. Par exemple, on appelle
xare la spécialité de la pelote basque se jouant avec l'instrument du même nom; idem pour
grand gant (ou
grand chistera).
La pelote basque comprend différentes disciplines que l'on peut regrouper en 7 catégories principales:
Les jeux indirects où la balle est envoyé contre au moins un mur avant d'être reprise par l'équipe adverse:
- La Main nue.
- Le Chistera avec le joko-garbi, grand chistera, cesta-punta et remonte.
- La Pala cuir avec la pala larga, pala corta, paleta et grosse pala.
- La Pala gomme avec la paleta gomme espagnole et argentine jouée avec une pala ancha.
- Le Xare et le Frontennis.
Les jeux directs où les équipes se font face et se renvoient la balle
Les spécialités:
- La main nue ou jeux noble : c'est la plus ancienne des discipline et comme son nom l'indique, on frappe la balle à la main. La main nue se pratique en mur à gauche et trinquet, mais bon nombre de personnes y ont jouée contre un mur à l'école.
- Le joko-garbi ou jeux rapide: joué en fronton à l'extérieur ("place libre") avec un petit chistera (gant d'osier), il est également appelé jeux propre (limpio) car la pelote sitôt prise dans le gant doit être relancée.
- Le grand chistera se joue en fronton à l'extérieur ("place libre") et contrairement au joko-garbi on utilise un gant plus grand et la balle peut être gardée dans le gant avant d'être relancée.
- La cesta-punta se joue en jaï-alaï à l'aide de grands chisteras; c'est une discipline inventée récemment et elle a pris de l'ampleur aux Etats-Unis.
- Le remonte se joue en mur à gauche et jaï-alaï avec un petit chistera.
- La pala cuir : joué avec des palas (raquettes de bois pleines) de différents gabarits alors que la pelote est la pelote traditionnelle (recouverte de cuir) et est légère. On joue à la pala cuir sur tout type de terrains.
- La pala gomme : très répandue de part son accessibilité et sa technique relativement simple, la pala gomme se joue avec une balle de gomme pleine (espagnole) ou creuse (balin ou argentine) et avec une pala ancha (large).
- Le xare : se joue en trinquet à l'aide d'une raquette à cordage souple, on l'appelle également raquette argentine.
- Le frontennis : se joue en fronton et mur à gauche et avec une raquette de tennis; discipline inventée récemment elle aussi, elle a pris une grande ampleur au Mexique (3e sport national du pays après le foot et le tennis).
- Le rebot : Le rebot ressemble en plusieurs points au laxoa qui a de nos jours disparu. Il se joue principalement grâce au chistera et un terrain extérieur comportant 2 frontons en face-à-face. Les équipes composées de 5 joueurs se font face dans des camps inégaux, et doivent comme au tennis gagner des jeux pour gagner la partie. De nombreuses règles font que cette discipline est la plus complexe de la pelote basque.
- Le pasaka : Le pasaka se joue en trinquet avec des gants de cuir. 2 équipes de 2 joueurs de font face et contrairement au rebot, un filet sépare les 2 camps.
Les cadres de jeu
- 2 frontons en face-à-face de part et d'autre d'une place libre (environ 80 mètres): le rebot.
- Fronton place libre (environ 80 mètres): la main nue, le rebot, le chistera joko garbi, le grand chistera, la pala, la paleta.
- Fronton mur à gauche long (54 mètres) ou Jaï Alaï (le plus souvent en salle de très grande taille): la cesta punta, le remonte, la pala larga.
- Fronton mur à gauche court (36 mètres): la main nue, la pala corta, la paleta.
- Fronton court (30 mètres): la paleta (gomme creuse), le frontenis.
- Trinquet: salle de petite taille: la main nue, le pasaka, la paleta( pelote de cuir), la paleta (pelote de gomme: creuse ou pleine), le xare.
Les règles du jeu
La pelote basque est un jeu de balle alliant force et habileté. Elle se joue de façon le plus souvent indirecte (sauf le rebot et le pasaka), les joueurs s'affrontant doivent chacun à leurs tours renvoyer la pelote (balle), avant ou après son premier rebond au sol, le but étant de toujours la renvoyer sur le fronton pour qu'elle puisse rebondir. Le joueur ou équipe qui ne peut ramener la pelote sur le fronton directement perd le point. Si le joueur envoie la balle hors de la surface de jeu, il perd le point et le but (engagement) est à l'adversaire.
Au but, le joueur doit dépasser une ligne minimum, appelée Falta pour que le but soit validé au risque de perdre le point; il y a aussi une limite maximum, appelée Pasa, que le joueur n'a le droit de ne dépasser qu'une fois : la première fois, le but est à remettre, la seconde le point est à l'adversaire.
Le lexique
- Jo : jeu (annonce le service)
- Sakea : le but, le service
- Ados, berdinketa : égalité
- Falta : pelote fausse
- Berritz : pelote à rejouer
- A la novia : à la fiancée (le dernier point)
- Punpa : contraire de atxiki, rebond de la pelote dans le gant (c'est une faute technique )
- Pik : la pelote rebondit contre le mur du fond et le sol en même temps, celle-ci roule sans possibilité de jeu; c'est une faute pour celui qui l'a envoyée sauf au rebot où c'est un point gagnant
- Atxiki : pelote gardée dans le gant ou dans la main
- Errebot : la balle rebondit et touche le mur du fond
- Paret : la balle touche directement le mur du fond après avoir touché celui de devant.
11 ligues régionales (Pays basque, Béarn, Landes, Midi-Pyrénées, Côte d'Argent, Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon, Nouvelle-Calédonie, Île-de-France, Nord, Côte d'Azur - Corse) organisent des championnats régionaux qui permettent ainsi d'accéder ensuite à des phases éliminatoires des championnats de France. Les championnats de France donnent lieu à une manifestation qui se déroule sur une semaine en août appelée "La grande semaine de pelote basque"
2005 a vu se terminer sa 83e édition.
La principale Ligue est celle du Pays basque qui organise courant juillet ses propres finales. La semaine des finales de la ligue du Pays basque débute toujours par une partie de Rebot à Hasparren.
Compétitions internationales
- Jeux Olympiques d'été de 1900 :
Article détaillé : .- Cette discipline est mal connue à Paris. Pourtant, la pelote basque est un sport professionnel pratiqué du Pays basque à l'Argentine. Pour attirer les joueurs professionnels, le comité d'organisation cherche à doter le concours de prix susceptibles de les attirer. Mais le budget global ne dépasse pas 3 000 francs, et les joueurs ne se précipitent pas. Trois équipes seulement participent à la compétition (2 espagnoles et une française).
- Les épreuves disputées à Neuilly-sur-Seine les 17, 19 et 21 juin attirent un public nombreux d'environ 1 000 spectateurs, curieux de découvrir cette discipline.
- Cette compétition voit la révélation du jeune joueur Chiquito de Cambo bien que médaillé de bronze. L'actuel centre de pelote basque de Paris porte son nom.
- Championnat du Monde de pelote basque amateur
Quelques pelotari
- Joseph Apesteguy (dit Chiquito de Cambo)
- Pierre Failliot
- Fernand Forgues
- Pampi Laduche
- Marie Rollet (Frontenis)
- Waltary Agusti (Main nue)
- Jean-François Susbielle, dit "Sussu" (pala corta)
- Mariano Juaristi Mendizabal, dit "Atano 3"
- La famille Dongaïtz (main nue)
- Joseph Berrotaran (3 fois champion du monde, 2 fois champion olympique et plusieurs fois champion de France).
- Guillaume Laloo : joueur de Cesta-Punta au club de Xistera.
Voir aussi
Notes et références
- Histoire de la pelote basque à Royan - Jean Barbat, Éd. Bonne Anse, 2006
- Ils étaient les meilleurs de Louis Etcheto dit "Chipitey"
Liens externes